Vidéo Quick Take : Philipe Delorme sur l’électricité 4.0 et la route vers Net Zero

Todd Pruzan, HBR

Bienvenue dans la prise rapide. Je suis Todd Pruzan, rédacteur en chef de la recherche et des projets spéciaux à revue de Harvard business. Aujourd’hui, je suis avec Philippe Delorme, vice-président exécutif de la gestion de l’énergie chez Schneider Electric et membre du comité exécutif du groupe.

En 2020, Schneider Electric a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 25 milliards d’euros, et la division de Philippe supervise environ 75 % de cette activité mondiale totale, fournissant des solutions prenant en charge les infrastructures critiques, les centres de données, les maisons, les bâtiments, l’électricité, les transports et nos systèmes énergétiques. Philippe, merci beaucoup d’être parmi nous aujourd’hui.

Philippe Delorme, Schneider Electric

Merci de m’avoir.

Todd Pruzan, HBR

Philippe, Schneider Electric a beaucoup insisté sur sa participation à la solution pour lutter contre le changement climatique. Pourriez-vous partager avec notre public quelques mots sur votre entreprise et pourquoi vous êtes obsédé par le défi du net zéro ?

Philippe Delorme, Schneider Electric

Bien sûr, heureux de le faire. Schneider Electric est le spécialiste mondial de la gestion de l’énergie et de l’automatisation, et nous aimons décrire notre mission comme étant le partenaire numérique de nos clients pour l’efficacité et la durabilité. Vraiment, la durabilité est une dimension qui s’est beaucoup développée ces dernières années parce que nos clients sont très concentrés sur cette dimension.

Chez Schneider, nous avons été reconnus en 2021 comme l’entreprise la plus durable au monde par Corporate Knights, non par hasard, par choix et grâce à un travail acharné. Nous avons travaillé d’arrache-pied en interne pour atteindre une trajectoire de neutralité carbone d’ici 2025 et être totalement net zéro sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement d’ici 2050.

Nous travaillons aussi, bien sûr, avec nos clients. Nous nous engageons d’ici 2025 à aider nos clients à économiser et à éviter 800 millions de tonnes de CO2, ce qui est un chiffre énorme. Si vous regardez cela, les émissions totales de carbone dans le monde sont de 34 à 35 gigatonnes, donc 800 millions de tonnes, c’est beaucoup de tonnes de CO2. Et d’ailleurs, c’est une excellente nouvelle car cela veut dire qu’aujourd’hui des solutions existent pour vraiment réduire les émissions de carbone.

Todd Pruzan, HBR

Philippe, le changement climatique est sans aucun doute le problème déterminant de notre époque, mais personne ne semble avoir de réponse définitive sur ce qu’il faut faire à ce sujet. Vous dites que l’énergie est la clé. Pouvez-vous nous dire pourquoi vous pensez que c’est le cas?

Philippe Delorme, Schneider Electric

C’est en fait très simple. Lorsque vous regardez l’ensemble des émissions de carbone, 80 % des émissions de carbone proviennent soit de la production, soit de la consommation d’énergie d’un système énergétique aujourd’hui construit sur le charbon, le pétrole et le gaz. Nous l’appelons l’âge du feu, qui est largement inefficace. Il y a 60 % de déchets dans ce système.

Maintenant, nous avons vu avec COVID qu’il est en fait possible de réduire les émissions de carbone. En 2020, disons à cause du COVID et d’un certain ralentissement économique, les émissions de carbone ont diminué de 7 %. Mais on voit qu’à mesure que l’économie redémarre, on revient à la case départ, et on efface les économies de 2020, ce qui n’est pas une bonne nouvelle.

Nous devons tous repenser notre rapport à l’énergie pour la rendre verte et intelligente. Devenir vert signifie plus d’électricité et devenir intelligent signifie plus de numérique. D’un système énergétique complet qui, selon nous, est passé parallèlement au monde industriel par quatre évolutions assez distinctes, la première est vraiment le début de la génération – le début de l’électricité, qui s’est déroulé au XVIIIe siècle. Puis la mise à l’échelle au 19ème siècle. Ensuite, la phase trois a été celle de l’introduction du silicium, qui a en fait lancé la transformation numérique dans l’industrie et a également lancé l’initiative de transformation des énergies renouvelables dans le monde de l’électricité et de l’énergie. Et la dernière phase est ce que nous appelons l’électricité 4.0, où l’électricité et le numérique se rejoignent pour construire en effet un nouveau monde énergétique et électrique, qui, selon nous, nous placera sur la trajectoire d’un monde net zéro d’ici 2050.

Todd Pruzan, HBR

Si l’électricité 4.0 est notre chemin le plus rapide vers le zéro net, qu’est-ce qui nous empêche d’y parvenir et qu’est-ce qui doit être priorisé ?

Philippe Delorme, Schneider Electric

Les gens qui pensent au nouveau monde électrique et au nouveau monde de l’énergie ont tendance à penser de la même manière qu’il y a 100 ou 200 ans, c’est-à-dire une chose très linéaire de l’approvisionnement aux consommateurs. En fait, nous pensons qu’il faut faire tout le contraire, c’est-à-dire partir du point de consommation et réinventer le point de consommation. Cela signifie réinventer les maisons, le bâtiment, le centre de données, l’industrie du futur parce qu’ils représentent, d’abord, où le caoutchouc rencontre la route et où les choses doivent changer.

Et puis avoir un impact sur l’offre. En faisant cela, nous voyons en fait, en changeant les comportements et en appliquant la technologie pour changer les comportements, une efficacité de changement progressif dont très, très peu de gens parlent.

Todd Pruzan, HBR

Philippe, vous dites que la technologie pour fournir l’électricité 4.0 est déjà disponible. Pouvez-vous nous donner quelques exemples et expliquer comment ils conduisent le changement ?

Philippe Delorme, Schneider Electric

Comme je l’ai dit, si vous commencez à penser [about] le monde de l’électricité et de l’énergie du côté de la demande, vous devez d’abord examiner tous ces objets du côté de la demande. Il peut s’agir de maisons, de bâtiments, de centres de données, d’industries, etc., et de vraiment commencer à les construire pour être plus économes d’un côté ; deuxièmement, autonome en énergie.

Prenons quelques exemples. Un bâtiment – vous pouvez construire un bâtiment à l’ancienne, sans prêter pleinement attention à l’efficacité énergétique, à la consommation de ce bâtiment, ou en essayant de le faire fonctionner comme s’il était très frugal. Et puis vous passez aux charges électriques, pas aux charges à gaz – la pompe à chaleur, par exemple, lorsque vous mettez en place des technologies numériques pour que ce bâtiment arrête la consommation lorsqu’il n’y a personne à l’intérieur – ce qui se produit toutes les nuits, en gros – vous peut atteindre une efficacité de changement d’étape dans la consommation d’énergie. Le dernier bâtiment que nous avons mis en service en Europe utilise un dixième de l’énergie de tout autre bâtiment aux alentours.

Pour cette raison, vous installez des panneaux solaires sur le toit ou des sources d’énergie renouvelables, mais les panneaux solaires semblent très bien fonctionner. Et vous commencez à avoir un bâtiment autonome qui, tout au long de l’année, aura suffisamment d’énergie pour alimenter l’ensemble des locaux et revendre de l’énergie le premier jour et peut-être consommer de l’énergie le deuxième jour. Vous pouvez faire la même chose pour votre maison.

Vous pouvez appliquer cette logique aux centres de données, et nous avons pu, par exemple en Suède, construire unnégatif centre de données – pas neutre en carbone, carbone-négatif centres de données, et ainsi de suite pour l’infrastructure de l’industrie. Une fois que vous avez fait tout cela, vous commencez à passer des points de consommation [to] points de consommation mais aussi de production.

Un peu sur le modèle d’internet, il faut orchestrer beaucoup de points énergétiques très intelligents qui consomment et produisent. C’est là que, du côté de l’offre, c’est-à-dire des sites du réseau, vous avez en fait besoin de beaucoup moins de production d’énergie et de beaucoup plus d’orchestration. Et c’est là qu’une couche numérique au-dessus de l’orchestration de tous ces points – comme vous l’avez sur Internet – Electricity 4.0 devient la norme.

Soudain, vous pensez à tout votre réseau d’une manière très différente, d’une manière beaucoup plus numérique, beaucoup plus électrique, c’est ce que nous appelons l’électricité 4.0. Et ça marche, et c’est disponible aujourd’hui.

Todd Pruzan, HBR

Philippe, quelle est la chose que vous aimeriez le plus voir se produire au cours de la prochaine décennie ?

Philippe Delorme, Schneider Electric

Je pense que dans la COP26, c’est très clair. Il y a un objectif pour 2050 d’être zéro carbone net en 2050, mais l’urgence est de suivre une trajectoire très différente d’ici 2030. Nous devons réduire de deux les émissions de carbone d’ici 2030, et ce que nous préconisons vraiment, c’est de nous assurer que nous utilisons des solutions qui sont disponibles maintenant. Et nous essayons d’être très pratiques et de les déployer à grande échelle pour que le monde franchisse cette première étape – qui est tellement, tellement importante – de réduire de moitié les émissions de carbone d’ici 2030, et c’est possible.

Todd Pruzan, HBR

Philippe, merci beaucoup de nous avoir rejoint pour cette interview aujourd’hui.

Philippe Delorme, Schneider Electric

Merci beaucoup.


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