Adrian Attwood est directeur exécutif du spécialiste de la conservation DBR

Une évaluation des compétences entreprise par le programme de restauration et de renouvellement des chambres du Parlement ces dernières semaines a quantifié le nombre d’artisans du patrimoine et de spécialistes de la conservation qui seront nécessaires pour rénover l’ensemble du domaine parlementaire.

L’ampleur de ce projet présente une formidable opportunité de création de centaines, voire de milliers d’emplois, avec la perspective à long terme de carrières enrichissantes et valorisantes pour les individus qui les assument.

Cependant, la communauté de la construction de conservation est actuellement confrontée à un défi majeur pour répondre à la demande créée par la restauration du Palais de Westminster : avec un manque de jeunes talents venant apprendre des disciplines traditionnelles telles que la menuiserie et la maçonnerie, une pénurie importante de compétences semble certaine.

« L’un des principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés est de persuader les maîtres artisans actuels de devenir les enseignants de la prochaine génération »

Avec le déclin de ces disciplines et la fermeture de l’offre de travailleurs étrangers qualifiés, l’industrie fait face à la perspective d’une capacité insuffisante pour répondre à la demande de restauration au cours de la prochaine décennie. Il s’agit d’un problème national, qui ne se limite pas aux besoins des chambres du Parlement et qui va de pair avec le mouvement de rénovation et de modernisation des bâtiments existants.

Des initiatives fantastiques sont déjà en cours pour améliorer la situation. Il s’agit notamment du nouveau Heritage Client Group, une brillante collaboration réunissant des organisations clés, dont Historic England, pour s’attaquer de front au problème.

Cependant, je crois que nous pouvons aller encore plus loin pour soutenir, bonifier et rassembler toutes les différentes campagnes actuellement entreprises par de nombreux organismes à travers le pays.

L’année du maître artisan

Nous travaillons avec un certain nombre d’organisations industrielles de premier plan pour développer une campagne parapluie pour défendre notre ensemble diversifié de professions – des personnes qui sculptent la pierre et joignent le bois, à celles qui le nettoient et l’entretiennent.

Appelée l’Année du Maître Artisan, nous souhaitons rassembler toutes les personnes impliquées dans la rénovation et la restauration des bâtiments, afin de sensibiliser à la précieuse contribution que nous apportons tous à la société.

Ce ne sera pas une tâche facile. Je pense qu’il est juste de dire que notre industrie n’a pas réussi à mobiliser et à inspirer les jeunes.

La construction est trop souvent perçue comme un secteur subalterne avec de faibles perspectives d’emploi, et il est regrettable que nous ayons permis à cette croyance de prendre de l’ampleur. Elle a influencé l’approche du système éducatif en matière d’orientation professionnelle et a découragé non seulement les enfants, qui sont confrontés à l’une des décisions les plus importantes de leur vie, mais aussi leurs enseignants et leurs parents.

C’est à cette perception erronée que notre campagne vise à remédier. Mais il faudra bien plus que quelques stands lors de salons de l’emploi pour gagner les cœurs et les esprits.

Nous voulons créer un programme où nos meilleurs ambassadeurs dialoguent avec de jeunes esprits impressionnables pour leur montrer qu’une vie professionnelle vraiment enrichissante les attend dans le secteur de la construction patrimoniale et de conservation.

Enseigner à la prochaine génération

Deuxièmement, nous visons également à créer un écosystème d’expertise durable. L’un des principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés est de persuader les maîtres artisans actuels de devenir les enseignants de la prochaine génération. Nous espérons que l’Année des maîtres artisans fera davantage pour célébrer les acteurs de l’industrie et souligner l’importance de la transmission de leurs compétences.

Atteindre ces objectifs nécessitera un investissement et une détermination considérables, mais cela en vaudra la peine à long terme. J’espère que l’évaluation des compétences des Chambres du Parlement encouragera davantage de praticiens à agir.

Les partenaires fondateurs de l’Année du maître artisan se réuniront ce mois-ci dans le but de formuler une campagne inclusive et positive avec un large attrait. Je crois que cela contribuera à assurer l’héritage de notre secteur.

Notre objectif est d’inspirer l’industrie dans son ensemble, d’aider à résoudre nos pénuries de compétences, d’enthousiasmer les jeunes et de les encourager à envisager un avenir dans la restauration et le renouvellement.

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